mercredi 29 août 2012

Des jeunes entrepreneurs motivés

Au début de l’année, dans le cadre de mes fonctions de Directeur d’un incubateur d’entreprises, j’avais le privilège de rencontrer 4 des fondateurs de Jintronix.

Cette entreprise fondée par 8 jeunes, dont une majorité issue de l’Université McGill, a fait la une des journaux cet été, alors qu’elle remportait la première place du Festival international des startups de Montréal. http://affaires.lapresse.ca/economie/technologie/201207/13/01-4543550-jintronix-rafle-les-honneurs.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=envoyer_lpa

Dans le cadre de cette compétition, les entrepreneurs disposent de 61 secondes pour présenter leur projet d’entreprise à des investisseurs potentiels et ce à l’intérieur d’un ascenseur, le temps d’un aller-retour entre deux étages.

Justin Tan, CEO de l’entreprise, http://www.jintronix.com/ m’avait expliqué ce qui l’avait allumé (son « driver ») à la base et conduit à créer son entreprise, sa motivation (inspiration) qu’il transmet de façon très convaincante à ses partenaires et investisseurs. Le déclic s’est fait suite à un accident cérébro vasculaire subit par son père et la dure réhabilitation qui a suivi.

Justin et son équipe ont développé une application (logiciel et portail Web) qui utilise une technologie existante et populaire (capture virtuelle du mouvement - Xbox) pour faciliter la réhabilitation physique et ce dans le cadre de la résidence familiale, tout en bénéficiant d’un suivi professionnel à distance.

Au-delà de cette technologie et du projet d’entreprise, ce qui a retenu mon attention ce sont les conditions qui ont permis de réunir ce groupe de 8 jeunes. Plusieurs de ceux-ci se sont connus sur des bancs d’université à Montréal, avant de se disperser ailleurs (en Angleterre et aux États-Unis entre autres) avant de revenir à Montréal. Le terreau (ou l’écosystème) de l’innovation est central dans le démarrage de nombreuses entreprises ; il est formé de plusieurs éléments : institutions du savoir, capital de risque, animation qui favorise les collisions entre entrepreneurs et technologies, un accompagnement professionnel et, à la base, des entrepreneurs motivés et déterminés.

En 2006-2007, la Revue L’Actualité, dans le cadre d’une série soulignant son trentième anniversaire, dressait le portrait de 30 jeunes Québécois dans la jeune trentaine. L’auteur de ce dossier en concluait que le Québec ne souffre pas d’immobilisme. En fait, plusieurs de ces jeunes, sinon la majorité, s’illustraient à l’étranger (arts, affaires, recherche, etc.). Les Québécois ne souffrent pas d’immobilisme. Au contraire, ils foncent et s’illustrent au pays comme à l’étranger. Le Québec par contre souffre d’immobilisme ; c’est un autre sujet sur lequel je reviendrai.

Je souhaite beaucoup de succès à Justin et à son équipe. Nous en entendrons parler, à coup sûr, au cours des prochains mois.

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Bientôt sur ce blogue

Trois séries à suivre :


 Le sanctuaire économique du Québec

    Notre merveilleux modèle figé dans le temps

 Les signaux du marché

    La difficulté à traverser les bureaucraties de nos grands réseaux : santé, éducation, justice

 Pourquoi ? Pour Qui ?

    Derrière la façade, comprendre les enjeux et les orientations.

           La Croissance, Pourquoi ? Pour Qui ?

           La solidarité, Pourquoi ? Pour Qui ?

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Au plaisir de lire vos commentaires.

Normand de Montigny

« Entreprendre, encore et toujours »

mercredi 22 août 2012

La culture du No-fault

30 septembre 2006, vers 11 h 00, je suis chez moi à lire ma Presse du Samedi, un de mes petits bonheurs dans la vie. J’ai aussi un œil sur RDI. Soudain, bulletin spécial : le viaduc du boulevard de la Concorde à Laval vient de s’effondrer. J’habite à 500 mètres de ce viaduc et y passe tous les jours. Cinq morts, six blessés, des vies et des familles brisées.


Quelques mois plus tard, dans sa déclaration d’ouverture de la Commission d’enquête, Monsieur Pierre-Marc Johnson, précise bien que le but de l’exercice n’est pas de trouver des responsables ou des coupables, mais bien de comprendre ce qui s’est passé. Le 15 octobre 2007, le rapport final conclut : l’effondrement a été provoqué par une série de facteurs combinés. Wow !

On s’empresse d’inspecter tous les viaducs du Québec. On en détruit quelques-uns rapidement, avant qu’ils ne tombent d’eux-mêmes et on entreprend un vaste programme de réfection qui, incidemment, permettra au Québec d’atténuer quelque peu les effets de la crise financière et économique qui suivra en 2008 et 2009.

13 octobre 1997, Jour de l’Action de Grâces, un car de touristes parti de Saint-Bernard, en Beauce, rate un virage dans une côte très prononcée du village de Les Éboulements dans Charlevoix : 44 morts.

Le rapport du coroner Luc Malouin conclura qu’il y trop de laxisme dans le contrôle routier au Québec. Le gouvernement décidera de refaire en entier la fameuse côte des Éboulements pour la rendre moins dangereuse.

Deux événements tragiques qui témoignent de la façon dont on neutralise ou aseptise toute approche visant à responsabiliser des personnes. En fait, on répercute, sur un ensemble obscur ou insaisissable, la cause ou les circonstances d’un événement ou d’une défaillance.

Il n’est pas rare de lire des titres dans les journaux (c’est vrai aussi à la télé) du type « La vitesse excessive est en cause » ou « Les conditions routières ont provoqué l’accident » ou « Le système a flanché ». Nul humain en vue ! Il y a pourtant un pied qui appuyait sur l’accélérateur de la voiture, pied répondant à une commande d’un cerveau, doté d’un ou de plusieurs neurones appartenant à un « dividu » comme dirait Claude Poirier.

Dans nos grands réseaux et institutions, compte tenu des normes et des conditions de travail, il devient de plus en plus difficile de rendre imputables des personnes pour des déficiences ayant des impacts sur la clientèle. À l’inverse même, il est parfois tout aussi compliqué d’appliquer une évaluation au mérite et de bonifier les conditions des plus performants.

Il y a déjà 50 ans, nous avons entrepris, au Québec, une révolution tranquille qui a, entre autres, consisté à transférer, à l’État, plusieurs fonctions jusque-là assumées par le privé, la famille ou le clergé. Dans ce transfert, bien souvent, la responsabilité s’est perdue « dans les algues marines ». On ne la retrouve plus. Nous sommes entrés dans une ère de « No-fault ».

La création de nombreuses structures, en sous-traitance, en partenariat ou autrement a fait en sorte que les activités des grandes institutions publiques et privées s’en sont trouvées éclatées, atomisées et inutilement complexifiées. Les papiers commerciaux adossés à des actifs (PCAA), ça vous rappelle quelque chose ?

On peut déléguer des activités, des fonctions, mais quelqu’un, à quelque part, doit assumer une responsabilité.

Au moment où nous nous apprêtons à élire nos députés à Québec, il est temps de remettre, à l’ordre du jour, la notion de responsabilité et de mettre fin à l’aveuglement volontaire qui nous caractérise. J’aurai l’occasion d’y revenir bientôt.

Au plaisir de vous lire.

Normand de Montigny

« Entreprendre, encore et toujours »

 

lundi 13 août 2012

Le dépassement en mode olympique

Tout comme des milliards de téléspectateurs dans le monde, j’ai suivi, ces deux dernières semaines, le déroulement des Jeux olympiques tenus à Londres.

Les spectacles d’ouverture et de clôture, tout comme les qualités démontrées par le peuple britannique (hospitalité, humour, sens de la fête et de l’organisation) ont bien sûr retenu mon attention.

Mais, au cœur de l’événement, plus de 10 mille athlètes, en provenance d’au-delà de 200 pays, ont livré des performances éblouissantes.

Je ne commenterai pas les résultats par pays ou en fonction des objectifs nationaux. Je laisse ça à d’autres plus compétents en la matière.

Comme je vous l’annonçais dans mon texte d’ouverture du blogue, la semaine dernière, le dépassement est un des thèmes que j’aborderai. C’est donc sous cet angle que j’ai suivi les Jeux de Londres.

Les nombreuses entrevues accordées par les athlètes durant les Jeux ont permis de faire ressortir plusieurs types de motivation derrière la longue préparation et la performance de chacun. Souvent, dans le cas des disciplines individuelles, l’athlète est motivé par un dépassement personnel : améliorer son classement mondial ou sa meilleure performance à vie.

Les Québécois ont bien performé lors des Jeux de Londres, tout comme ça été le cas aux Jeux de Vancouver en 2010. Les athlètes qui arrivent à ce niveau émergent d’un long cheminement très sélectif qui permet d’identifier les meilleurs et de concentrer les ressources (financement et encadrement) sur ces espoirs « olympiques », sur l’élite. Les Jeux du Québec, qui se tenaient en même temps que les Jeux de Londres, sont un des chaînons importants de ce cheminement.

J’aurai l’occasion de revenir, lors d’une publication future, sur un certain malaise au Québec par rapport à l’élitisme, notamment en éducation et dans le monde des affaires.

Mais derrière les motivations et le dépassement, je me suis demandé, quel est le véritable « driver » de ces athlètes ? Qu’est-ce qui fait que, pendant 4 ans, un jeune va s’entraîner des dizaines d’heures par semaine, souvent dès l’aube, délaissant parfois amis et sorties ?

C’est là une question souvent posée en entrevue à un chercheur d’emploi ou à un entrepreneur à la recherche d’investisseurs : Quel est votre « driver » dans la vie ? Qu’est-ce qui vous fait vous lever le matin ? (à part le café de Tim Hortons). Je vous pose la question.

Au plaisir de vous lire.

Normand de Montigny

« Entreprendre, encore et toujours »


 

lundi 6 août 2012

Je suis celui qui regarde en avant

Un autre blogue voit le jour aujourd’hui (6 août 2012).

«Pour un Québec responsable» se déclinera sur plusieurs niveaux, celui des individus et des familles, celui des communautés et enfin celui des instances publiques (gouvernements).

Ce ne sera pas un blogue de «chialeux». Si ça le devient, rappelez-moi à l’ordre. Je ne dis pas que je n’aurai pas une « montée de lait » de temps à autres. En fait, à travers l’actualité (peut-être même un fait divers), je mettrai en lumière les initiatives, les décisions, les politiques, les embûches et les succès sur la voie d’une plus grande responsabilisation du Québec et surtout des Québécois.

Oui, c’est bien ce bla bla bla, mais la vraie question par les temps qui courent : est-ce un blogue de gauche ou un blogue de droite ?

Au risque d’en décevoir quelques-uns, ce blogue ne situe pas sur l’axe « Gauche – Droite » pas plus qu’il ne se situe sur l’axe « Souveraineté – Fédéralisme ». Je considère que ces clivages passent à côté des vraies questions et se situent plus au niveau des moyens que des enjeux.

Le véritable enjeu, qui deviendra de plus en plus criant c’est celui de la pérennité … Un vieux mot qui signifie continuité, durabilité, stabilité. Est-ce que notre patrimoine (un autre vieux mot) se détériore ou se bonifie ?

Ce blogue se situe, vous l’aurez compris, sur l’axe « Derrière – Devant » plutôt que sur l’axe « Gauche – Droite ».

« Pour un Québec responsable » abordera des thèmes sociaux, économiques et politiques, En voici quelques exemples :
 L’équité intergénérationnelle
 L’éducation
 Le rôle de l’état
 Les valeurs
 Les signaux du marché
 La place de l’individu et de la famille
 La gestion des finances publiques
 La solidarité véritable
 Les systèmes économiques et financiers
 La création de richesse
 Le développement durable
 L’aveuglement volontaire
 La paupérisation
 L’égalité des chances
 La responsabilité
 Le nivellement par le bas ou le dépassement

Je suis un baby-boomer qui s’assume. Comme le chantait si bien Gerry Boulet, « Je suis celui qui regarde en avant ».

Au plaisir de vous lire bientôt.

Normand de Montigny

« Entreprendre, encore et toujours »