vendredi 5 octobre 2012

L’État, notre nounou pour la vie !










Il y a deux ans (Juillet 2010), à l’occasion du lancement, par le Gouvernement du Québec, du programme de procréation assistée, j’y allais des quelques lignes suivantes :

Une fois de plus, l’État québécois s’illustre en devenant la première juridiction nord-américaine à subventionner la procréation assistée. Sous le couvert d’une volonté sans borne de promouvoir la famille, mais surtout la natalité, les Québécois se « donnent » un nouveau programme ultra généreux. Au mieux, il sera payé par la péréquation canadienne, jusqu’à ce que les Albertains se lassent et, au pire, ce sont les générations futures qui ramasseront la facture.

Il est même prévu qu’une personne seule pourra bénéficier du programme. Même s’il est vrai que de nos jours, des couples se séparent dans les premières années (ou mois) suivant une naissance, est-ce que nous ne pourrions pas privilégier, pour nos enfants, un meilleur départ dans la vie, entouré de 2 parents, fussent-ils du même sexe ?

La semaine dernière (1er octobre 2012), La Presse, nous présentait un cas extrême où une femme célibataire, multi poquée, dans le jargon des intervenants(es), a réussi à obtenir le service de procréation assistée. Son enfant a été pris en charge par la DPJ dès sa naissance et placé en famille d’accueil. Vraisemblablement, il ne vivra jamais  dans une vraie famille. On a créé, de toutes pièces, un enfant de la DPJ.  Un enfant de la DPJ créé par procréation assistée

Au cours de l’été 2012, le Gouvernement du Québec a signé une première convention collective avec les familles d’accueil  après avoir également « nationalisé » les garderies en milieu familial en décembre  2010. Aujourd’hui, au Québec, tout se passe comme si l’État devait prendre charge de nos vies, de la naissance (et même avant depuis juillet 2010) jusqu’à notre dernier souffle.

L'État, notre nounou pour la vie !

Il y a quelques années, nous nous sommes « donnés » ou « empruntés » au Québec, le programme d’assurance parentale le plus généreux au Canada, sinon en Amérique du Nord. L’idée est de permettre aux nouveaux parents, dans la première année de vie de leurs enfants, de partager quelques moments et de bâtir une banque de photos et de vidéos qui pourront être utilisés plus tard : « Tu vois mon fils (ou ma fille), nous étions là quand c’était important ».

Le Centre de la petite enfance (CPE) prend vite le relais, question de socialiser rapidement nos petits et de mettre à l’épreuve leur système immunitaire et celui de leurs parents. C’est également un véhicule idéal pour élargir la base du syndicalisme québécois, un des fleurons de notre modèle québécois. Il faut bien remplacer les milliers d’emplois syndiqués disparus dans le secteur manufacturier.

L’école et son Ritalin prennent rapidement la relève. L’encadrement familial est remplacé par l’encadrement pharmaceutique et la réforme scolaire. L’idée est de lisser (ou de normaliser) les comportements et les résultats. Tout le monde, il est fin ! Tout le monde réussit !

Dans les cas extrêmes, qui sont de plus en plus nombreux avec la disparition de la responsabilité familiale, les Centres Jeunesse prennent le relais et vous assurent d’une tranquillité d’esprit. Vos vacances ne seront pas gâchées et vous pourrez continuer à voyager.

Je me demande pourquoi nous n’avons pas encore nationalisé les Clubs des petits déjeuners. C’est une très bonne organisation, qui prend charge d’un autre moment important dans la journée. Son seul défaut : elle repose trop sur le bénévolat et la générosité. Nous pourrions remplacer le tout par des emplois syndiqués bien rémunérés et par une taxation additionnelle. Il y a sûrement quelqu’un qui travaille là-dessus, au Complexe G, à Québec ou sur le Boulevard Crémazie, à Montréal.

Il y a aussi un autre moment dans la journée que nous devrions davantage organiser. Entre la sortie des classes, en milieu d’après-midi, jusque vers 19 h 00, nous pourrions faire preuve de continuité dans les idées et dans les services. Pourquoi ne pas nationaliser les Maisons des jeunes et les services d’aide aux devoirs ?

Les commissions scolaires, à la recherche de nouveaux mandats et déjà responsables du transport scolaire, pourraient prendre en charge ces services et nous retourner nos enfants en début de soirée après un bon repas. Ça nous laisserait plus de temps pour nos 5 à 7, au cours desquels nous pourrions partager, avec nos collègues de travail, toute la peine que ça nous occasionne de ne pas être plus souvent avec nos enfants. Ça aussi, j’en suis sûr, quelqu’un y travaille déjà.

Je saute le CÉGEP et l’Université; c’est déjà bien organisé.

Il ne reste qu’à souhaiter, au moment où nous voudrons faire notre entrée dans notre Centre de petits vieux (CPV), que l'État se rappellera qu'Il est notre nounou pour la vie !

Au plaisir de lire vos commentaires.


Normand de Montigny

« Entreprendre, encore et toujours »


 

4 commentaires:

  1. Comment faire entretenir ses enfants par le système. Au fait, comment se fait-il qu'on parle de "modèle" Québecois? Est-ce qu'on est vraiment un modèle pour un autre pays qui nous admire?

    J'en doutes. Je pense plutôt qu'on se tape dans le dos parce qu'on es différents et on essaye de se convaincre qu'on es mieux que tout le monde. Mais différents ne veut pas nécessairement dire meilleurs.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je suis d'accord. J'ai toujours un problème avec la notion de "modèle" surtout quand on essaie de l'imposer à toute une population. On a besoin de formules alternatives qui viennent "concurrencer" le modèle. Sans quoi, le tout se fige, se fossilise dans un monopole qui se défend contre tout changement.

      Supprimer
  2. Bravo M. de Montigny! Excellent article!

    RépondreSupprimer
  3. Merci Vito. Content de te ccompter parmi mes lecteurs.

    RépondreSupprimer