mercredi 9 octobre 2013

Plan économique du Québec : au bout de nos cartouches ?

En grande pompe, le Gouvernement du Québec a lancé son plan économique Priorité emploi.

Deux milliards de dollars seront investis dans différentes mesures avec l’espoir que le secteur privé embarquera et, qu’au bout du compte, c’est plus de treize milliards de dollars d’investissements privés qui seront générés.

Rien dans cette annonce ne tranche avec tout ce qui a été essayé précédemment pour sortir le Québec de son déclin tranquille. Pour ma part, deux questions ont surgi immédiatement :

-  Est-ce qu’une plus grosse dose de quelque chose qui ne fonctionne pas peut, cette fois-ci, réussir ?
-  Est-ce que le Québec en est rendu à utiliser ses dernières cartouches (marge budgétaire) ?

La créativité n’était manifestement pas au rendez-vous, hormis peut-être cette idée de l’électrification des transports.

On se contente, encore une fois, de viser les mêmes cibles, à savoir, construction, universités, adéquation formation-emploi, innovation, énergie verte, investissements étrangers, en utilisant les moyens habituels que sont les subventions, crédits d’impôts, énergie à rabais et travaux d’infrastructure.

Quelles sont les réactions de nos élites ?

Les partis d’opposition s’interrogent sur la disponibilité des fonds pour financer ce plan. Une question qu’ils ne se sont jamais posée, lorsqu’il étaient au pouvoir. C’est pourquoi nous sommes si endettés.

Les représentants des entreprises, fortement intoxiqués par les milliards de dollars de subvention qu’ils reçoivent déjà, sont favorables à ce nouveau plan. Ils ont depuis longtemps perdu tout sens critique.

Les syndicats se sont prononcés en faveur de ce nouveau plan. Ce n’est pas surprenant et c’est inquiétant. Ça indique bien que nous nous enfonçons toujours plus dans un système, celui du sanctuaire économique des droits acquis.

Un point qui mérite qu’on y revienne, celui de l’adéquation entre la formation et l’emploi. Voilà un vœu pieux qui bat des records de longévité. Au Québec, c’est connu, nous sommes contre la « marchandisation » de l’éducation. L’adéquation formation-emploi, qui serait l’action la plus structurante à mettre de l’avant, demeurera un vœu pieux, d’autant plus qu’on se plait à en faire un sujet de discorde fédéral-provincial.

Pendant ce temps, plusieurs secteurs industriels voient leur croissance freinée, faute de main d’œuvre spécialisée.

Tant qu’on ne changera pas nos cibles et notre approche, nous continuerons d’assister à des lancements réussis de politiques économiques qui ne livrent pas.

De beaux effets de toge, comme diraient nos amis avocats.

 
Au plaisir de lire vos commentaires.

Normand de Montigny


« Entreprendre, encore et toujours »






Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire