La proposition récente du nouveau gouvernement du Québec de hausser le niveau d’imposition des plus riches nous replonge au cœur des années ’70. C’est le propre des baby-boomers de vouloir revivre en boucle, quelque fois par étudiants interposés, leurs belles années de militantisme. Allez, carrés rouges et casseroles : « Faisons payer les riches »
Mon propos n’est pas d’argumenter sur le mérite ou non d’augmenter l’imposition des plus riches. À ce sujet, tout et son contraire, ont été dits, écrits et presque vomis depuis une semaine.
Là où j’ai un ras-le-bol c’est quand des sociologues de salon répètent, tels des chiens savants, que les Québécois ont un malaise vis-à-vis la richesse et que cela découle, en ligne droite, de notre passé judéo-chrétien. C’est la faute de l’Église catholique. Quelqu’un n’aurait-il pas déclaré, il y a 2 000 ans :
« Il est plus facile pour un chameau de passer par le chas d'une aiguille que pour un riche d'entrer au royaume des cieux ».
Il faut en décrocher à un moment donné.
Ce ne sont pas tous les riches, que nous aimons détester au Québec
C’est notre présent syndicalo-anarchiste qui alimente notre malaise
Notre malaise n’est pas envers la richesse, mais bien envers le profit
Les Québécois n’ont pas de malaise vis-à-vis la richesse en tant que telle.
Nous sommes très fiers de nos artistes qui réussissent et qui nous font vivre nos rêves par vedette interposée. La presse « people » québécoise nous alimente en continu sur la vie des gens riches et célèbres. Il ne s’en trouve pas (ou très peu) pour vilipender l’étalage de richesse et de luxe d’une Céline Dion. C’est normal, on reconnaît le talent et l’effort à la base de la réussite d’une telle vedette. La richesse est une conséquence logique et méritée.
Et que dire de nos sportifs. Si on fait exclusion de Scott Gomez, du Canadien de Montréal, les Québécois, règle générale, n’ont pas beaucoup à redire sur le salaire des joueurs de hockey professionnels. Ils travaillent fort, ils ont du talent et le salaire vient avec. La richesse affichée par nos sportifs ne nous pose pas problème.
Je me rappelle, il y a quelques années, Réjean Tremblay, éminent journaliste, faisait campagne pour que le Canadien de Montréal augmente sensiblement le salaire de José Théodore, gardien de but et Jet setter. Son argument final avait été : Vous savez, si vous allez faire votre épicerie à l’Ile des Sœurs, vous risquez de le rencontrer dans l’allée et il vous dira Bonjour en français, contrairement à d’autres joueurs du Canadien qui ne parlent même pas français et qui gagnent plus que lui. Ça avait fini de me convaincre !
La raison en est bien simple : c’est le nouvel évangile, proclamé depuis plus de deux décennies, par nos élites intellectuelles et syndicalistes.
Il ne faut pas chercher bien loin pourquoi, nos jeunes Québécois, sont beaucoup moins nombreux que les autres Canadiens, à vouloir démarrer une entreprise. Ce n’est pas faute de moyens ou d’encadrement. C’est tout simplement que ce n’est pas valorisé (pour dire le moins) dans notre société.
J’expliquais récemment à un collègue, qui s’indignait (le mot est faible) du profit des banques, des pétrolières et des minières, qu’il aurait intérêt à consulter le rapport annuel de la Caisse de dépôt et placement du Québec, qui bien évidemment a des participations dans ces sociétés.
Lorsque des dividendes sont versés ou que le cours de l’action s’apprécie (suite à une amélioration des profits) ce sont de bonnes nouvelles, pour la Caisse, pour les millions de Québécois cotisant à la Régie des rentes et pour tous ceux qui bénéficient des généreux régimes de pension à prestations déterminées, dont le rendement découle directement de ces placements de la Caisse.
Au plaisir de lire vos commentaires.
Normand de Montigny
« Entreprendre, encore et toujours »
Bien d'accord. J'aime bien vos articles. C'est plein de bon sens.
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