Ce blogue met en lumière les initiatives, les décisions, les politiques, les embûches et les succès sur la voie d'une plus grande responsabilisation du Québec... et surtout des Québécois.
mercredi 19 septembre 2012
Croissance: Stop ou encore ?
(Dans la série Pourquoi ? Pour Qui ? … une première publication sur la Croissance)
L’année 1972 (40 ans déjà) a marqué l’évolution de notre petite planète.
Richard Nixon effectue la première visite d’un président américain dans la Chine communiste de Mao; ce sera le début d’un dialogue, pas toujours facile, il est vrai.
Septembre 1972 voit le monde s’arrêter pour assister à La Série du siècle (8 matchs de hockey) entre le Bloc soviétique (U.R.S.S.) et le Canada. L’enjeu : la suprématie dans ce sport.
Nous assistons, ébahis, en direct, à des sorties, en 4 roues, d’astronautes (Apollo 16 et 17) sur le sol lunaire. Nous avons même droit au premier élan de golf sur la lune.
Beaucoup moins spectaculaire, mais tout aussi important pour notre avenir, le Club de Rome publie « Les limites de la croissance » un rapport commandé auprès d’un groupe d’experts dirigé par Dennis Meadows de l’Institut de technologie du Massachusetts (MIT). Le constat est à la fois simple et imparable : la croissance infinie, dans un monde aux ressources limitées, est impossible.
Pour illustrer la notion de croissance exponentielle, Meadows utilise l’exemple du nénuphar :
Sachant qu'un nénuphar double sa surface tous les jours et qu'on suppose qu'il faudrait 30 jours pour couvrir intégralement un étang en étouffant toute autre forme de vie aquatique, si on veut limiter la croissance à la moitié de l'étang, pendant 29 jours on n'aura pas à s'occuper de cette croissance, mais ce jour là, il ne restera qu'une journée pour sauver l'étang.
L’équipe Meadows, à l’aide d’un modèle mathématique, met en confrontation deux boucles positives de croissance (production industrielle et population mondiale) et trois boucles négatives qui freinent la croissance (famine, pollution et épuisement des ressources).
Suite à la production de nombreux scénarios, la conclusion tombe… Dans tous les cas, il y a éventuellement rupture (entre l’année 2030 et 2050) soit par manque de ressources naturelles, haut taux de pollution ou pénurie alimentaire. Dit autrement, les tentatives pour résoudre, par la technologie, des problèmes tels que l'épuisement des ressources, la pollution ou la pénurie alimentaire n'ont aucune incidence sur l'essence même du problème: la croissance exponentielle dans un système complexe et fermé.
Le rapport du Club de Rome, publié en 1972, met de l’avant la notion de développement durable et d’équilibre global à maintenir dans l’écosystème. C’est une petite révolution dans un monde dopé par la consommation et la croissance économique.
Il est assez rare de pouvoir confronter un auteur 40 ans après la publication de ses scénarios et prédictions. Je vous invite à lire l’entrevue accordée par Dennis Meadows, à l’occasion de la parution, en 2012, de la 3ième édition française de « Les limites de la croissance »
http://www.les-crises.fr/dennis-meadows-croissance/
La Croissance, Pourquoi ? Pour Qui ?
Depuis plusieurs mois déjà, nous assistons à un riche débat politique, notamment en Europe, sur la voie à suivre, Croissance versus Austérité, pour remettre l’Europe sur les rails et sortir, de l’impasse budgétaire, plusieurs gouvernements.
La France et son nouveau président ont opté pour la croissance économique pour tirer l’Hexagone de son bourbier. Le Royaume-Uni a opté pour l’austérité, un choix qui ne va pas sans grincements de dents.
La croissance économique (l’augmentation du produit intérieur brut) d’un pays est essentielle pour :
Répondre aux besoins d’une population en croissance
Améliorer la qualité et le niveau de vie d’une population
Générer des recettes fiscales additionnelles pour les administrations publiques pour maintenir les services publics existants et les conditions de travail de leurs employés
La croissance économique, c’est un peu, beaucoup, ce à quoi carburent nos élites, nos politiciens : répondre aux aspirations sans cesse grandissantes d’une population (l’électorat) sans se soucier de la capacité de livrer, de façon durable, ces services additionnels. Le Québec regorge d’exemples sur lesquels nous reviendrons dans une autre publication.
Si la croissance économique nous apparaît légitime pour une nation donnée, comment concilier les aspirations de plus de 200 nations dans un monde aux ressources limitées ?
Si on en revient à l’étang et au nénuphar du début, est-ce qu’on peut se dire que nous en sommes au soir du 29ième jour ? Il n’est pas trop tard, mais il faudrait s’y mettre sérieusement.
Au plaisir de lire vos commentaires.
Normand de Montigny
« Entreprendre, encore et toujours »
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Dans la prochaine édition sur la Croissance : une analyse des ingrédients C + I + G + X – M
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